Monsanto, dont l'entreprise destructrice sera un jour comparé au
nazisme (gnagnagna Point Godwin glouglouglou) voit sa croissance freinée
par la mauvaise image, que nous avons été nombreux à véhiculer, de ses
produits. Au point que l'entreprise a décidé de virer 2600 salariés en
deux ans. Faut-il s'en réjouir ? Pas trop vite, à mon avis. Je ne
chialerai pas sur le sort de personnes qui ont choisi de bosser pour
cette boîte de merde et qui se retrouvent sur la paille - oui, ma
compassion pour les licenciés est à géométrie variable, et je l'assume
d'autant plus facilement que les secteurs qui seront prioritairement
touchés sont ceux, parasitaires, de la communication et du marketing.
Le vrai problème est que, délestée de 15% de ses effectifs ("pour faire
des économies"), l'entreprise continuera d'exister, et ses produits
également. Ses propriétaires continueront de se gaver de dividendes et
sa direction ne déviera pas de son cap. Lequel comprend l'extension
progressive et par des biais qui n'excluent pas la violence d'un modèle
agricole qui ruine les petits paysans, poussés à l'exode dans les
bidonvilles insalubres, au bénéfice de grands regroupements agricoles
basés sur la monoculture et ruinant la biodiversité. Je précise qu'en
dehors de l'aspect kikoolol ami des animaux, la biodiversité est tout
simplement ce qui permet à l'humanité d'exister (sans interaction entre
les espèces, pas d'agriculture du tout, par exemple...)
Que
Monsanto réagisse par des mesures d'économie n'est jamais qu'une réponse
dans le cadre de même capitalisme agressif et peu soucieux de notre
planète, et il ne faut pas se faire d'illusions sur la capacité de ces
gens à "reculer pour mieux sauter". Quand bien même Monsanto mettrait la
clé sous la porte, ce que je souhaite de tout coeur, les concurrents ne
manqueront pas (Syngenta, Bayer...) qui se partageront son juteux marché.
Pourtant, il faut mesurer l'ampleur du chemin parcouru : cette boîte
qui en plus de ses pratiques dignes des pires barbares que l'humanité
ait engendré, affectait une condescendance absolue à l'égard du reste
des mortels il y a quelques mois encore, et se retrouve à devoir se
restructurer, la queue entre les pattes. Tout ça, parce que l'on a
suffisamment travaillé à faire prendre conscience autour de nous du
danger qu'elle représente. Nous avons encore bien du chemin à faire pour
en finir avec le lobby de l'agro-industrie, mais nous voyons
aujourd'hui que nous pouvons le faire.
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