26.10.14

Les policiers, ces héros au service de nos libertés



Rue de Douai, devant le Mansart. Quatre tocards habillés comme des beaufs somment un mec menotté dans le dos et allongé par terre de se lever, en lui mettant des chassés dans les côtes. Le redresseur de torts qui sommeille en moi se réveille : "si vous lui retirez les menottes, peut-être qu'il y arrivera mieux". L'un d'eux s'approche de moi pour mieux me faire profiter de son haleine délicate, et articule péniblement "casse-toi, enculé !". Goûtant peu à l'expression chamarrée des flics en civil, je rétorque : "t'es qui bolosse ? reste poli". Ce à quoi l'hurluberlu (maintenant appuyé par ses trois petits copains) insiste : "dégage, enculé, on t'a pas parlé". Décidément, ces gens là - quoique payés par la collectivité - ont des manières peu urbaines. Je m'avance, et profitant de ma tête de plus que mon imbécile d'interlocuteur, lui dis sur un ton un peu "Rambo" : "fais gaffe comment tu m'parles wesh, il va falloir que t'assures derrière". Aussitôt me voilà encerclé par les quatre valeureux défenseurs de l'Ordre Républicain, auxquels je demande s'ils n'ont pas peut que, seul contre quatre, je sois trop nombreux. Je ne sais pas s'ils ont compris ce que je leur raconte, mais à ce moment là, surgi de nulle part, est apparu le clone de Dany Boon, lequel s'interposant entre les quatre philosophes et moi-même, m'a pris à part pour m'expliquer qu'ils étaient en train d'interpeller un mec dangereux qui avait tapé sur quelqu'un et "racontait n'importe quoi". Voilà qui justifie assurément que des fonctionnaires lui cassent la gueule alors qu'il est menotté et au sol et insultent quiconque remet en cause l'élégance de leur démarche. D'autres passants (n'ayant rien à voir avec les keufs) m'expliquent que je n'ai pas à me mêler de l'affaire - je leur demandais justement leur avis. J'insiste pour que le mec en civil s'excuse, alors arrive une bagnole de police. Je suis littéralement déporté sur le trottoir d'en face par un mec qui fait une tête de plus que moi (ça existe). Je reviens à la charge. "Votre collègue a frappé un homme à terre et m'a insulté, je voudrais porter plainte", entonné-je sur un ton badin. "Monsieur, il faudra aller à l'IGN, et si vous persistez on va vous faire souffler dans le ballon". OK, les mecs, vous avez gagné. Vous êtes trop forts. Longue vie à vous.


En attendant, j'écoute Richard Hell et pas eux. Et puis, quand on publiera leurs adresses, ils feront moins les malins. Analphabètes. Avortons. Frustrés.

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