8.10.15

Monsanto bouge encore

Monsanto, dont l'entreprise destructrice sera un jour comparé au nazisme (gnagnagna Point Godwin glouglouglou) voit sa croissance freinée par la mauvaise image, que nous avons été nombreux à véhiculer, de ses produits. Au point que l'entreprise a décidé de virer 2600 salariés en deux ans. Faut-il s'en réjouir ? Pas trop vite, à mon avis. Je ne chialerai pas sur le sort de personnes qui ont choisi de bosser pour cette boîte de merde et qui se retrouvent sur la paille - oui, ma compassion pour les licenciés est à géométrie variable, et je l'assume d'autant plus facilement que les secteurs qui seront prioritairement touchés sont ceux, parasitaires, de la communication et du marketing.


Le vrai problème est que, délestée de 15% de ses effectifs ("pour faire des économies"), l'entreprise continuera d'exister, et ses produits également. Ses propriétaires continueront de se gaver de dividendes et sa direction ne déviera pas de son cap. Lequel comprend l'extension progressive et par des biais qui n'excluent pas la violence d'un modèle agricole qui ruine les petits paysans, poussés à l'exode dans les bidonvilles insalubres, au bénéfice de grands regroupements agricoles basés sur la monoculture et ruinant la biodiversité. Je précise qu'en dehors de l'aspect kikoolol ami des animaux, la biodiversité est tout simplement ce qui permet à l'humanité d'exister (sans interaction entre les espèces, pas d'agriculture du tout, par exemple...)

Que Monsanto réagisse par des mesures d'économie n'est jamais qu'une réponse dans le cadre de même capitalisme agressif et peu soucieux de notre planète, et il ne faut pas se faire d'illusions sur la capacité de ces gens à "reculer pour mieux sauter". Quand bien même Monsanto mettrait la clé sous la porte, ce que je souhaite de tout coeur, les concurrents ne manqueront pas (Syngenta, Bayer...) qui se partageront son juteux marché.


Pourtant, il faut mesurer l'ampleur du chemin parcouru : cette boîte qui en plus de ses pratiques dignes des pires barbares que l'humanité ait engendré, affectait une condescendance absolue à l'égard du reste des mortels il y a quelques mois encore, et se retrouve à devoir se restructurer, la queue entre les pattes. Tout ça, parce que l'on a suffisamment travaillé à faire prendre conscience autour de nous du danger qu'elle représente. Nous avons encore bien du chemin à faire pour en finir avec le lobby de l'agro-industrie, mais nous voyons aujourd'hui que nous pouvons le faire.

Ceci n'est pas une victoire, mais un appel à intensifier notre combat !

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